Mona Longueville - Créatrice et Conseils en Steampunk
A la fin de l'année dernière, j'ai évoqué sur les réseaux sociaux mon envie d'écrire une série d'article sur les robots. Pourquoi ? Parce que les robots c'est trop cool - comme les nœuds papillons d'ailleurs. Et vous avez été nombreux et nombreuses à approuver ce thème, je vous en remercie, c'est super d'avoir autant de soutien. J'ai commencé à m'intéresser au Steampunk grâce aux costumes, et à la créativité que l'on peut exprimer via la couture et le Do It Yourself*. Pour commencer cette série d'articles, je me suis donc tournée vers un Vaporiste dont le costume m'a énormément marquée en 2022 : Korri O'Korgan, et son robot d'origine mexicaine, j'ai nommé Tuco, il hombre mecanico.
Korri, que j'ai connu via le forum Steampunk.fr, a gentiment accepté de répondre à mes questions : Qu'est ce qui t'a inspiré, es tu parti d'un robot déjà existant ? "Je ne suis pas parti d'un robot déjà existant... Même si techniquement c'est l'évolution d'un autre de mes costumes, un robot pirate. Je me suis quand même beaucoup inspiré des déguisements qu'on pouvait se faire quand on était petit avec un carton pour le corps, un pour la tête et des bouchons de bouteille pour faire des boutons. Je voulais faire un robot parce que c'est quelque chose qu'on voit rarement dans le steampunk en France, et je voulais faire un méchant parce que c'est encore plus rare qu'un costume de robot. J'invente toujours une histoire** à mes costumes pour en faire des personnages à part entière. Voici donc Tuco, un automate d'aide agricole qui a viré desperados après que son propriétaire ait mis de la tequila par erreur dans la chaudière du robot. La principale inspiration de ce robot est son homonyme du film Le bon, la brute et le truand. Bande-annonce du film mythique Le bon, la brute et le truand, de Sergio Leone, en 1966 C'est la quintessence de ce genre de film. Une petite pépite à regarder. Tuco est dans ce film un bandit comique, maladroit et volubile, recherché par les autorités. Combien de temps as tu mis (approximativement) pour concevoir et réaliser ta tenue ? En terme de temps je ne saurais pas trop dire, la conception est plutôt simple. Le plus compliqué c'est de trouver LA pièce qui va bien aller. En l'occurrence, j'ai eu la chance : le pot de fleur qui me sert de tête s'ajuste parfaitement sur l'ouverture du bidon de jardinage qui me sert pour le corps. Allez, je dirais une bonne journée de travail en comptant le découpage et la peinture. Croquis de la base du projet - il faut toujours coucher ses idées sur papier, pour voir les différences avec la réalisation finale, s'il y en a. Comment est ce que tu t'y es pris ? As tu des anecdotes à raconter sur la création de ce robot ? Le corps est un bidon en plastique de jardinage dont le fond est découpé pour laisser passer mon corps. La tête est un pot de fleur - mis à l'envers - avec de la moustiquaire pour la bouche et une lampe autocollante pour l'œil. Le Sombrero est fait avec des chutes de mousse isolante pour climatiseur. Au début j'avais peur qu'on m'accuse d'appropriation culturelle*** mais finalement je me suis inquiété pour rien car je n'ai eu que de bons retours sur le costume. Je fait parfois peur aux gamins mais en général ils adorent. Des photos du WIP (ou Work In Progress) du costume du robot Steampunk Tuco - On distingue bien les différentes parties utilisées Petite curiosité, d'où te vient le poncho ? J'ai trouvé le poncho sur Vinted. Est ce que ça change quelque chose pour toi d'être en convention avec un masque ? Est ce que tu as un rapport différent avec le public, avec les amis présents ? Est ce que tu t'autorises plus de choses en terme de Roleplay ? En vrai, c'est complètement à double tranchant, d'un côté je m'éclate à jouer mon personnage, je joue avec le public, j'hésite pas à poser quand on me le demande sans me soucier de la tête que j'ai sous le casque. D'un autre côté je sais que je ne vais pas forcément pleinement profiter de la convention parce que je sacrifie pas mal de confort, j'ai chaud, je passe difficilement dans les allées si il y a un peu trop de monde, je me soucie constamment de ne pas accrocher le costume dans quelque chose ou quelqu'un pour ne pas abîmer quelqu'un ou quelque chose... Je ne vais pas forcément profiter des stands à cause de la vision réduite ou alors je suis obligé de retirer le casque qui est encombrant à porter à la main. Je sais aussi que je vais avoir mal aux épaules et souffrir de courbatures pendant une semaine juste pour l'avoir porté un weekend. On imagine en effet le poids d'un tel attirail, ou la difficulté à se frayer un chemin à travers les stands... Chapeau ! Mais tout ça vaut le coup je trouve parce que j'adore faire rigoler les enfants et les parents, jouer avec d'autres personnes en costume qui vont parfois trouver un adversaire le temps d'une photo ou d'une vidéo. Ce genre de costume me permet aussi de temps en temps de faire la statue au bord d'un stand et effrayer la pauvre victime qui m'observe de trop près pensant que je suis un mannequin décoratif (par les dieux ce que je kiff faire ça xD ) Tuco contre Lady Eidolon, pour un duel imaginaire entre amoureux - photo par Justine Gozillon Le steampunk m'a vraiment appris à vaincre ma timidité mine de rien, mais elle a tendance à ressortir quand même lorsque je porte un costume où on voit mon vrai visage. Et puis j'aime bien quand les copains du steam me traitent de grand malade quand ils me voient arriver en scaphandre par 30°C à l'ombrelle xD ..." 01001101 01100101 01110010 01100011 01101001 00100000 01100100 01100101 00100000 01110110 01101111 01110100 01110010 01100101 00100000 01101100 01100101 01100011 01110100 01110101 01110010 01100101 Eh oui, à la suite de cette interview, et de cette erreur de frappe, on peut officiellement dire que les robots sont toujours aussi cools, et que quand un.e Vaporiste juge la température, ce n'est pas à l'ombre, mais à l'ombrelle. So steampunk de dire ça, je trouve. Si vous avez aimé découvrir Tuco, el hombre mecanico, et en attendant mes prochains articles sur les robots et le Steampunk, je vous conseille d'aller regarder les deux émissions youtube ci-dessous : Une belle interview de l'inventeur et artiste plasticien Futuravapeur avec ses Robotrons En savoir plus sur les robots d'hier et aujourd'hui avec Nicolas Rougier Avant de finir totalement cet article : si Tuco fonctionne grâce à de la tequila dans sa chaudière, personnellement mon sang est sans doute composé de thé. Cet article vous a plu et vous en voulez d'autres ? Aidez-moi à carburer à l'earl grey et au oolong chataîgne, en me payant un thé sur Ko-fi ! Cela me permettra de vite revenir publier sur les robots, les automates et les androïdes d'hier et aujourd'hui, et leur rapport avec le Steampunk. Salutations Vaporeuses, Mona Longueville #steampunk #robotsteampunk #costumedequalitay #steampunkfrance #steampunkfrancophone #robotméchant #lebonlabruteetleméchant #stylepulp * DIY ou Do It Yourself, en français : Fais le toi-même, est une des bases du mouvement Punk, et par conséquent du Steampunk. J'en ai déjà parlé dans cet article.
** On parle d'histoire, mais on peut aussi parler de background pour un personnage : d'où vient-il, qui était sa famille, quelles sont ses motivations. *** On parle d'appropriation culturelle quand quelqu'un se sert des éléments matériels et immatériels d'une culture pour l'usurper, la réduire uniquement à des clichés, avec une connotation d'exploitation et de domination. Ici, avec ce costume, nous sommes plutôt du côté clair de la force, vers l'appréciation culturelle : on connaît les risques de l'appropriation (donc on les évite au maximum), on se base sur des éléments culturels issus de la pop culture, et on sait les diffuser, en parler. Ce que j'aime avec l'appréciation culturelle, c'est qu'on se base sur l'apprentissage de l'autre, sur l'échange interculturel, qui provoque de l'enrichissement. On est loin d'une attitude qui serait uniquement basée sur le politiquement correct.
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Paris, 14 rue Bonaparte, 1830. L’école des Beaux-arts ouverte depuis 1817 déménage dans cette rue du 6ème arrondissement. Dans les spécialités enseignées, on trouve la prestigieuse Architecture. Les élèves de cette section pouvaient suivre deux types d’ateliers : soit « officiels ou intérieurs », situés au sein même de l’école, ou « libres et extérieurs », et disséminés dans le quartier. En tous les cas, ces élèves sont rattachés pédagogiquement à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, et sont soumis à des rendus chaque semaine. Le vendredi à midi, leurs travaux doivent être soumis à un jury se trouvant dans la salle Melpomène de l’école. Les travaux exécutés par les étudiants sont faits sur de grands formats encombrants, collés sur des châssis. Afin d’assurer le rendu à temps de ces dossiers, les élèves des ateliers extérieurs se cotisent pour louer des charrettes à bras auprès des charbonniers de la gare Montparnasse. Ces jeunes se relaient pour tirer la charrette, ou exploitent les petits nouveaux pour le faire. Ils espèrent arriver à temps auprès du gardien chargé d’enregistrer les projets, et ensuite, enfin, accéder aux professeurs. Afin de réussir, ils courent comme des dératés dans les rues de la capitale, en criant « Charrette ! » afin de dégager le passage. Gravure de 1899 par Alexis Lemaistre - on y voit une charrette à bras bien chargée se faire tracter Le tout se faisant généralement après une nuit blanche. Il n’est de plus pas rare que certains étudiants finissent des croquis à l’intérieur de la charrette. Cette joyeuse cohue, synonyme de stress, de rendu avec des délais très courts, créé un esprit de corps dans la section Architecture. La « charrette », c’est la dernière ligne droite avant le rendu, c’est éprouvant physiquement, mais paradoxalement, c’est assez drôle, et cela donne une certaine valeur au métier d’architecte. On apprend ainsi à se dépasser – on n’a pas dormi, on doit finir à temps, on doit charger et décharger les châssis… Au mépris de la santé de l’élève, bien souvent : on voit qui craque et qui ne craque pas devant la quantité de travail donnée, et les délais bien trop courts pour le faire… En 1968, une réforme des Beaux-Arts sépare l’Architecture de la Peinture, la Sculpture et la Gravure. Les Ecoles Nationales Supérieures de l’Architecture – ENSA – sont fondées. Les charrettes disparaissent alors du paysage Parisien. Cependant, l’expression « Je suis charrette » est toujours utilisée dans le langage courant, plus de cinquante après cette réforme. Notamment en entreprise, où on signale ainsi à ses collègues que l’on est sous l’eau, et qu’on ne peut pas accepter de traiter un dossier de plus. Cette culture de la "charrette" est encore très nocive aujourd'hui. La course de Charrette, une des traditions de la filière Architecture des Beaux-Arts. Ici, la course de 1927 De quoi s'inspirer pour créer un nouveau sport uchronique ? Dans la communauté du Steampunk, certains Vaporistes aiment juger les choses à l’aune de leur historicité, ou non. Le fameux « C’est pas histo » dont je parlerai un jour prochain dans un de mes futurs articles, qui sont issus de ma pratique du Steampunk et de ma présence dans la communauté depuis plus de dix ans. C’est donc grâce à mon expérience en costume et sous la protection de cette anecdote hautement historique que je vais me permettre de vous parler du fameux « Rush Costume ». Le mot Rush a en anglais une signification d’urgence, de hâte importante. Quand on parle de « Rush costume », c’est bien souvent avant un festival, une convention, un spectacle ou un défilé. Le but est de finir son costume ou son cosplay* avant la date imposée, afin de pouvoir l’arborer fièrement. Quitte à faire des nuits blanches, à demander à des amis de venir aider… Tous les moyens sont bons pour finir à temps. Vidéo de Maul Cosplay - "Get it done" - Cette version parodique de "Comme un homme" du dessin animé disney de Mulan est un véritable ode aux nuits blanches de rush costume, en particulier pour les fans de cosplay Certains Vaporistes, dans mes ami.e.s et mes contacts, notamment des créateurs et créatrices, des artisans, ou simplement des passionnés de costumes, se sont étonnés de mon intention d’écrire un article sur ce concept. Le « Rush costume », n’est ce pas simplement la façon classique de créer ? Pourquoi utiliser ce terme, en fait, si tout le monde fait comme cela ? Et je comprends aisément ces personnes : j’ai été moi-même plusieurs fois en « rush costume » au cours de mes dix ans de pratique du Steampunk. Durant la semaine où j'ai écrit cet article, j'ai travaillé sur une robe pour un mariage où je suis témoin ce weekend (ça va être fabuleux), ainsi qu’un gilet sur mesure pour mon compagnon afin que nous soyons assortis pour ce bel événement. Et je caresse doucement l’espoir de finir un élément de costume pour Halloween. Qui tombe le lundi juste après le mariage, oui oui. L’espoir fait vivre. Bref, on ne se refait pas. Le plus beau rush costume que j'ai connu jusqu'à présent, c'est celui pour faire mon costume de poupée mécanique, que vous pouvez voir en couverture de ce blog, immortalisé avec brio par Dominique Vichot. Les astres se sont parfaitement alignés pour la réalisation de la robe et de la clef dorsale. J'ai passé une semaine à coudre de la dentelle, du tissu (que j'avais depuis quelques années déjà, et qui attendait LE bon projet pour être utilisé), et à contrecoller et peindre du carton. Portée par le projet photo que Dominique avait envie de shooter, je me suis littéralement défoncée, à travailler chaque soir (en oubliant presque de manger) après le boulot - et je finissais à 19h à l'époque. Je profitais des temps de séchage de peinture pour donner une impression de rouille sur la clef, pour retourner à la machine à coudre. J'alternais ainsi les étapes, et j'étais en mode hyperfocus sur CET ouvrage. Je garde un très bon souvenir de cette semaine, ainsi que du shooting. Et nos efforts à toutes les deux ont été récompensés : Dominique a reçu de nombreux prix pour cette photo. Elle a mis en scène cette poupée, comme si elle était abandonnée dans un grenier, auprès d'autres jouets délaissés. Un seul tour de clef pourrait la réanimer, pourtant... Je remets ici la photo, au cas où je change d'image de couverture un jour... Merci encore à Dominique pour cette jolie expérience ! Généralement, et depuis quelques temps seulement, je suis dans la team « organisée », dans le sens où j’ai besoin de prévoir du temps pour faire les choses. Sinon, je ne les fais simplement pas. Mon agenda est sillonné de plages horaires « couture » ou « créa steampunk », afin de réserver des heures spécifiques à mes projets. Je suis malheureusement sujette à deux choses, des problèmes de santé avec une fatigue chronique qui frappe sans crier gare, et qui m’oblige d’un coup au repos absolu, ainsi qu’à une tendance à un papillonnage d’un projet à l’autre. Si je ne me force pas à travailler sur un projet unique à la fois, je passe de l’aquarelle à la couture puis au tricot, en m’occupant un peu de ma maison, par exemple. D’où la nécessité de placer ces plages horaires dans ma semaine, et de les respecter, au détriment parfois de ma vie sociale. Bref, j’essaie d’être organisée, ou du moins de l’être le plus possible, mais certaines choses me contraignent au Rush Costume. Que j’évite pourtant le plus possible, car le stress engendré ne me réussit pas. Non, je n’aurais sans doute pas fini mes études d’architecture à l’école des Beaux-Arts en 1830 !** On trouve de nombreux memes de ce genre en anglais sur le net, qui reprennent le principe des graphiques en camembert, mais de façon humoristique. Je me suis permise de traduire celui-ci, que j'aime beaucoup, car il touche juste. Lucie, costumière et corsetière dans le Jura, sous le doux nom d’Elphaï couture, me précise via facebook qu’elle est de son côté en train de finir deux robes pour ce weekend. Elle comprend donc aisément pourquoi certains contacts parlent de "processus normal de création d'un costume" : il faut bien suivre le rythme des commandes. Lucie se trouve plus créative dans l'impasse, car elle n'a alors plus le choix. Et que le projet soit prévu sur une semaine ou deux années, il y aura de toute façon un rush final. Et ce mode de pensée peut se rapprocher de ce principe assez insolite et très humain : la loi de Parkinson. Cette loi porte le nom de son inventeur, Cyril N. Parkinson. C'est un écrivain britannique né en 1909 et décédé en 1993. Durant sa carrière, il a été officier à l'état major général durant la deuxième guerre mondiale, professeur à l'université de Californie et président d'honneur de l'université d'Alabama. Il a notamment observé la fonction publique Britannique, et en a retiré cet enseignement : Tout travail au sein d'une administration augmente, jusqu'à occuper entièrement le temps qui lui est affecté. En clair, si un collaborateur dispose d’un délai d’une semaine pour réaliser une tâche, il mettra une semaine. Mais l'on donne un délai de deux semaines au même collaborateur pour la même tâche, il mettra deux semaines pour l’accomplir ! La loi de Parkinson, en résumé, versus la réalité du rush costume... Cette loi incite donc à se poser des questions sur le temps envisagé pour faire certaines actions. On peut, par exemple, se donner comme limite de prendre uniquement trente minutes par jour pour répondre aux e-mails, et être aussi efficace que si on y répondait au fur et à mesure de la journée (suivant le type d'administration dans laquelle on travaille, ça peut fonctionner). Imaginons dans le cas de la création d'un costume : selon la loi de Parkinson, si on se donne deux épisodes de Carnival Row*** pour terminer des finitions sur une manche, on sera plus efficace que si l'on se donne toute une soirée. De plus, se donner un temps précis pour exécuter les choses permet l'établissement d'un rétro-planning pour les projets les plus ardus. En se permettant une petite marge de manœuvre pour les temps de séchage suivant les techniques, bien entendu ! Car il ne faut pas oublier un autre principe, la loi de Hofstadter : « Il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la loi de Hofstadter. » Nous voilà donc bien avancé.e.s... En tout cas, je vous prie de bien vouloir noter que je serai ravie de parler plus avant de création de costume, et de mon expérience dans le milieu Steampunk Francophone, au sein de sa communauté. Vous pouvez m'écrire dans les commentaires du blog, bien sûr, mais aussi via l'onglet "contactez-moi" ainsi que via mon Instagram @latetedanslesrouages ! Je vous ai dit que j'aimais les graphiques ? Surtout ceux faits un peu au doigt mouillé, sans réelles études, mais qui donnent quand même un bon aperçu d'une situation ? J'ai envie de vous partager le rush costume le plus épique de ma copine Myrtille, elle aussi passionnée de couture. Malheureusement, il n'y a plus de traces du cosplay qu'elle a créé. Je vais donc en profiter pour mettre des illustrations du personnage en question : il s'agit de Sheeta, une jeune femme forte, qui possède un pendentif au pouvoir mystérieux, et qui est issue du long-métrage de japanimation Le Château dans le ciel des studios Ghibli - sorti au cinéma en 1986 au Japon, et en 2003 en France. Si vous ne l'avez pas vu, c'est un petit bijou d'animation, avec une esthétique Steampunk - des robots, des pirates de l'air, une cité volante perdue... Courez le voir, vous dis-je ! Sheeta avec sa jolie robe, et son compagnon Pazu - des enfants prêts pour l'aventure C'était pour la première édition de l'Animeshon, j'avais su relativement tard mais l'organisation cherchait des Cosplayeurs pour faire un petit défilé avec prestation avant les projection du jour d'ouverture. Je choisis de faire Sheeta du Château dans le ciel et prévois un Quick change pour passer de la robe noire à sa tenue pirate. Je ne sais pas pourquoi mais je me dis que cette dernière sera plus pratique à monter en une seule combinaison plutôt qu'en deux vêtements séparés, et je décide de poser une fermeture invisible..... sur le côté.... Sheeta en train d'arpenter un vaisseau volant, en tenue de "pirate de l'air" On voit avec l'exemple de Myrtille qu'il est important, même pour un projet de dernière minute, de tester, faire des essayages, regarder ce qu'il se fait déjà, et surtout, surtout, toujours être entouré.e d'ami.e.s qui sont fans de débrouillardise ou de couture ! D'autres personnes ont partagé des anecdotes de rush costume, certaines pleines d'anxiétés - comme le fait de ne littéralement pas réussir à se mettre à l'ouvrage alors qu'on sait que cela va donner beaucoup de retard au projet et potentiellement, selon un terme très technique, "foutre une merde noire pas possible" alors que ça aurait pu le faire niveau timing (mais apparemment le mode panique de dernière minute fait des merveilles) ; d'autres racontées avec plus de sérénité, mais on sent que l'expérience a eu lieu il y a longtemps, et que le cerveau n'a laissé en mémoire que les bons souvenirs de l'événement. Ah, les merveilles que peut faire le cerveau face aux traumatismes divers et variés. Pour les non-anglophones, en abscisse nous avons une ligne temporelle, en ordonnée le travail fini - noté de 0 à 100%). La courbe noire est le travail véritablement fait, et la courbe rouge est la perception que l'on en a. Pour ma part, cette semaine, avec mes différents projets coutures évoqués dans l'article, j'ai traversé plusieurs phases, mentalement parlant : confiance absolue, dépréciation, et si je jetais tout et que j'allais au mariage en tenue de dinosaure gonflable finalement, eh mais c'est pas si mal, je vais continuer ce projet. Une sorte de montagnes russes de la confiance en soi, en quelque sorte. Le tout avec cette chanson en tête la plupart du temps (heureusement que des podcasts m'ont distraite) : The art of the dress, ou la Licorne télékinésiste Rarity coud des robes pour ses amies quadrupèdes... Oui, l'amitié c'est magique, mais la couture prend quand même du temps ! (extrait de la série My little poney nouvelle génération) Heureusement, tout est bien qui finit bien, ma robe et le gilet pour ce week-end sont finis, et je suis sur le départ pour aller aider à finir de tout mettre en place, pour un mariage fabuleux ! J'espère que cet article vous aura appris des choses, si c'est le cas je vous invite une nouvelle fois à m'en parler dans les commentaires. J'aime échanger et partager mon expérience du Steampunk et de la couture : d'autres articles sur comment créer un costume, ou sur des conseils pour choisir tel ou tel élément viendront bientôt sur ce blog. Si vous êtes en train de finir un costume pour ce weekend, pour les fêtes d'Halloween notamment, je vous envoie plein de bonnes ondes pour vous aider à tenir. Je sais que des lecteurs et des lectrices se rendent notamment au Bal paradoxal 6ème et dernier du nom, sur le thème de l'Atlandide : force et honneur pour les finitions ! J'ai hâte de voir vos sirènes et autres monstres marins... Et surtout, joyeux Halloween 2022 ! Salutations vaporeuses, Mona Longueville #steampunk #steampunkcostume #costumededernièreminute #rushcostume #conseilcostumesteampunk #vocabulairesteampunk #graphique #jaimelesgraphiques #cestpassourcémaisboooohçapassenon ? #getitdone #sivouslavezentête,désopasdéso * Afin de faire la différence entre cosplay, costume et déguisement, je vous renvoie vers mon article ici. ** je n’aurais pas fini architecte, à cause de ma non-résistance au stress, au fait que je sois née avec des chromosomes XX (et donc reconnue comme femme dans notre société, et que l’école ), mais aussi et surtout parce que je suis nulle en maths. Dommage… Blague à part, les femmes ont commencé à être acceptées aux Beaux-Arts uniquement à partir de 1896, malgré une grève des étudiants qui avaient peur que la réputation de l'école souffre de la présence de ces demoiselles… sigh. Source : https://alheuredelart.wordpress.com/2018/07/31/entree-des-femmes-ecole-beaux-arts *** Oui, ça fait deux heures environ. Nous sommes nombreux et nombreuses en couture à regarder des épisodes de série d'un œil ou à écouter des podcasts pendant nos longs moments de création. On peut donc en faire une unité de mesure du temps. Les ressources qui m'ont permis d'écrire cet article :
https://www.grandemasse.org/PREHISTOIRE/?c=actu&p=alors_charrette_et_charrett_club https://www.artistsjourney.com/blog/procrastination-creativity-the-hidden-lessons Si vous êtes anglophone, cette page est pleine de sagesse (moléculaire) sur la procrastination. Et pour rire un peu : https://www.facebook.com/gemmacorrell/posts/a-map-of-the-island-of-procrastination/10160477956925191/ attention à ne pas vous perdre sur l'île de la procrastination, entre la zone de confort, les montagnes de la distraction (avec le mont Gaming ou le Pic télé), la vallée de "l'envie soudaine et urgente de faire sa lessive", ou encore sa célèbre ville "tiens et si je rangeais mon placard"?... https://blog.devolutions.net/fr/2014/02/sysadminotaur-27-la-loi-de-parkinson/ Une vision plus "réaliste" de la loi de Parkinson Vous venez d’être invité à une soirée ou un festival Steampunk ? Un couple d’amis à vous a décider de se marier dans une ambiance Jules-Verne-19ème siècle romantisé, sous le signe de la vapeur ? Et surtout, vous ne savez pas comment vous y prendre ? Cet article est là pour vous aider. Si vous êtes un Vaporiste (aka un adepte du Steampunk) depuis des années, la lecture de ces quelques lignes vous rappellera peut-être de bons souvenirs… ou cela vous donnera envie de partager votre expérience dans l’espace commentaires. Je vous lirai avec plaisir. Le mouvement Steampunk vous invite à créer votre costume. Cela vous permet de laisser parler votre personnalité et votre créativité, et de manifester votre passion pour l’époque du 19ème siècle. Mais cela peut paraître plus facile à dire qu’à faire. Contrairement au cosplay*, vous devez ici créer votre personnage/votre habit de toute pièce. Voici, ci-après, le type de conseils que j’ai donné en tant que membre active de La Société des Libellules, l’association Steampunk de Paris, dont j’ai été Présidente, Secrétaire et Graphiste. Cas n°1 : je n’ai pas très envie de me costumerTout d’abord, je tiens à redire que l’on n’est pas obligé de se costumer afin de profiter d’un événement Steampunk. Ce mouvement se vit de plusieurs façons, par la littérature, par la musique, par les jeux vidéos… Quelqu’un habillé de façon classique en sait peut-être plus sur la culture Vaporiste que quelqu’un costumé. L’habit ne fait pas le moine, ni le voyageur temporel. (Quoique… ?) Par contre, il est clair qu’en ayant pas fait l’effort de se costumer, on profite moins de l’événement. Voir pire : on peut passer totalement à côté. Je m’explique : - vous risquez de passer à côté de jolies rencontres Le costume permet d’avoir un sujet pour commencer une conversation avec quelqu’un, en parlant de quelque chose de plus intéressant que la pluie et le beau temps. « Oh, mais quel superbe haut-de-forme ! Où l’avez-vous acheté ? » « Merci ! Il vient de *insérer ici un nom de boutique*. Et vous, votre montre à gousset, d’où vient-elle ? » « Ah ça, elle vient de mon grand-oncle ! » Et c’est ainsi qu’ont commencé certaines de mes amitiés maintenant vieilles de dix ans. Une fois, un élément d’un de mes costumes s’est retrouvé dans un livre de l’écrivain Nicolas Le Breton, suite à notre première rencontre durant le Salon Fantastique. Si, si, véridique. - vous ne serez pas pris en photo... Et on se souviendra de vous comme la personne qui n’a pas voulu se prêter au jeu. Ou alors on ne se souviendra pas de vous car vous ne serez pas sur les photos. Sachant qu’il suffit parfois d’enfiler un gilet sur une chemise blanche, c’est quand même ballot… (oui, il y a des gens qui n’aiment pas être pris en photo, et je les comprends, et je compatis à leurs malheurs vu notre époque qui adore et vénère les images) - vous n’aurez pas « d’avantages »Quand on se costume, et qu’on a fait un effort, on peut obtenir des choses inattendues. Avoir des shots gratuits au bar de l’événement. Entrer plus facilement dans un lieu. Être mieux placé.e pour une conférence. Et j’en passe. Si vous restez habillé.e de façon classique, vous passerez aussi à côté de ce genre de petits cadeaux que la vie fait aux costumé.e.s. - Les gens passeront l’événement à vous demander « alors, tu ne t’es pas costumé.e ? »Oui. Tout le monde vous posera la question. Et comme d’habitude, une personne, ça va. Dix personnes qui posent la question, c’est tout de suite moins drôle. Cas n°2 : argh, je n’ai pas eu le temps ou le budgetEn tout cas, si par manque de temps ou de moyens, vous ne pouvez pas venir en costume, ne vous prenez pas la tête : tout le monde a débuté, et tout le monde a le droit à la bienveillance. Voici mes quelques conseils pour montrer votre bonne volonté. - Si possible, pas de couleurs vives : Privilégiez le marron, le noir, et le blanc. Sans tomber dans le cliché, le Steampunk ne résume pas qu’au brun, évidemment. Cependant, adopter ce code-couleur vous permettra de faire profil bas, et de paraître moins « classique ». De plus, les photographes sont très présents sur les événements Steampunk : porter des couleurs plus discrètes permettra de ne pas voler la vedette aux personnes en costume. - Niveau vêtements, jouez la carte de la simplicité, avec ce que vous avez déjà dans vos placards : une chemise blanche agrémentée d’un gilet, un pantalon noir ou marron, une petite gavroche sur la tête et hop. Le tour est joué. Concernant les accessoires… Vous aimeriez une montre à gousset en plus, mais vous n’avez pas le temps de courir les brocantes pour en trouver une ? Fabriquez en une fausse en carton ! Pendez au bout d’un fil, amusez-vous à demander l’heure aux gens, en prétextant que la vôtre ne fonctionne plus… C’est un bon moyen pour créer de l’animation, et nouer des liens. C’est à vous de trouver ce genre d’idées, de petites astuces amusantes. - Oubliez vos baskets modernes. Les chaussures sont souvent le petit détail qui valide ou non un costume. Si vous en avez, venez avec des chaussures de ville (chaussures de costumes, bottes, bottines…). Cependant, certaines personnes prennent un malin plaisir à tout de même venir à chaque fois avec des chaussures modernes, et c’est devenu leur marque de signature. A voir à quel point vous assumez… Le point sur les chaussures est comme tout les autres, une indication : de belles chaussures, c’est parfois un budget : vous avez le droit de ne pas sortir tout de suite un costume nickel. Encore une fois, vous débutez, et on ne vous demandera pas de faire tout parfaitement tout de suite. - Avouez que vous ne savez pas faire, et que vous débutez. Les Vaporistes présent.e.s pourront vous donner des conseils pour vous améliorer. Montrez votre curiosité, parlez leur de leur propre costume, demandez s’ils ont fabriqué eux même des éléments, ou s’ils les ont achetés. Notez bien les adresses au passage, ça peut toujours servir. Cas n°3 : Vous avez un peu plus de temps et de budget…Ce qui est beau avec le Steampunk c’est que l’on peut créer de toute pièce un personnage qui nous fait plaisir, qui nous ressemble. On peut soit porter un costume juste pour le plaisir de se vêtir de façon différente de d’habitude, soit pour carrément incarner un personnage. A voir ce qui vous correspond le mieux. - Steampunk et fast-fashionDe plus en plus de magasins de déguisements, ou de boutiques gothiques** proposent des articles inspirés de la mode du Steampunk. Cela peut être un bon moyen de débuter pour se créer un costume. C’est un peu la solution de facilité on va dire, mais on a bien entendu le droit de faire simple et efficace. Je me permettrai juste de rappeler que ces vêtements sont souvent produits à l’autre bout du monde, dans des conditions humaines et syndicales proches du néant absolu, dans des matières qui ne tiennent pas au lavage, et qu’en s’intéressant à un autre mode de vie, on a la possibilité de chercher d’autres moyens de consommer. Je parle ici en tant qu’adepte du Steampunk, mais aussi en tant qu’ancienne ouvrière du textile : déjà, quand on travaille huit heures par jour sur la machine à coudre sous nos latitudes, on a hyper mal au dos et la paye est ridicule vu le travail et les efforts fournis. En Asie, c’est pire. Bien pire. Vous me direz, aujourd’hui, c’est un peu dur de lutter contre la fast-fashion et ses écueils. Et vous aurez raison de me dire ça, parce que c’est en grande partie vrai. Voici cependant mes quelques conseils : préférez le seconde main (en brocante, en fripes, ou encore sur Vinted, on trouve des merveilles). Si vous avez le budget, cherchez des artisans de chez nous. Ils seront très friands de vos commandes personnalisées, ou pourront sans doute vous conseiller des confrères/consoeurs plus aptes à les réaliser. - Jouer sur les archétypesSavant fou, aventurière, riche mécène, voyou des bas-fonds… Je vous conseille de donner une orientation ou un métier à votre costume, bref une histoire, un background.*** Cela vous permettra de définir quels sont les accessoires à créer ou à trouver, afin de rendre votre personnage vraisemblable ou reconnaissable. Par exemple, pour le savant fou, vous pouvez recycler une blouse de chimie des années lycée, avoir à la ceinture ou dans la poche une fiole, des grands gants de jardinage… Vous vous crêpez les cheveux et vous vous barbouillez le visage de suie : une de vos expériences a encore ratée, et votre laboratoire a failli exploser. Une aventurière pourra s’inspirer des personnages de Evy dans la Momie ou de Anna Valerious dans Van Hellsing : on pense praticité, audace, grosses bottes plutôt que des talons, un chapeau pourquoi pas inspiré d’Indiana Jones… Comme chaque archétype, l’important ici n’est pas forcément d’être original, mais de créer un costume qui soit reconnu. On cherche à faire simple, c’est votre première fois après tout. Si vous êtes en mal d’inspiration, n’hésitez pas à faire des recherches par mots-clés sur Pinterest ou google, et à vous créer ainsi une banque d’images d’inspirations. Ces images peuvent vous aider lors de votre shopping, pour faire comprendre le type d’objets et d’accessoires que vous cherchez. C’est en quelque sorte votre mood board, votre planche d’ambiance. Pour ma part, mon premier costume en 2011 - eh oui, je fais du Steampunk depuis longtemps - était une tenue qu'on pourrait qualifier plutôt de néo-victorienne, avec peu d'accessoires, et pas tellement d'accessoires, à part des guêtres, une ombrelle, et un bibi haut de forme fait maison. C'était ma fois bien suffisant pour passer une excellente soirée, et à la fois... il manquait quelque chose pour que cela soit proprement Steampunk. Mais on peut dire que mon costume serait parfait pour un personnage en arrière-plan d'une histoire ou d'une case de BD, comme Les artilleuses de Pierre Pevel et Etienne Willem par exemple. Construire son personnage permet de sortir de l'arrière-plan. - Reconnaître sa droite de sa gaucheQuand on créé un costume pour la première fois, il y a des choses auxquelles on ne pense pas du tout. Votre corps va influer sur votre costume, que cela soit voulu ou non. Pour ma part, je supporte malheureusement de moins en moins le port du corset, pour différentes raisons d'ordre médical. Je cherche donc d'autres façons de me vêtir. D'autres ne peuvent pas mettre certains types de chaussures. Certain.e.s doivent composer avec un fauteuil roulant, une canne, essentiels pour leurs déplacements... Mais que viennent faire la droite et la gauche là-dedans, me direz-vous...? Eh bien c'est simple : les extensions, prothèses ou orthèses mécaniques, sont assez répandues dans le merveilleux monde du Steampunk. Et si on décide par exemple (projet ambitieux) de réaliser un bras "robotisé" pour agrémenter son costume, si on est droitier, mieux vaut le faire pour son bras gauche. Oui, être privé.e de son bras directeur pour une soirée n'est pas forcément une bonne idée. De la même façon, certains gants sont hyper longs à enlever, ou sont coincés sous des couches d'autres vêtements. Pensez pratique. Ou sinon, boire un verre, ou simplement aller aux toilettes deviendra une véritable expédition, au même titre que d'aller sur la lune. - S’inspirer des personnages historiques et/ou fictifsLe Steampunk aime faire entrer dans ses histoires des personnages historiques ou fictionnels. On peut imaginer une rencontre au sommet entre Jules Verne et son capitaine Nemo par exemple. Pour ma part, j’ai fait beaucoup de recherches sur Louise Michel avant le shooting photo pour La France Steampunk, afin de savoir non seulement par exemple son type de coiffure, mais aussi ce qu’elle avait traversé comme épreuves dans la vie. Ce genre de recherches n’est pas essentiel pour un débutant, je vous rassure : cependant, cela vous permettra d’en savoir plus sur le 19ème siècle, et de rendre votre personnage plus plausible. Par exemple, pour la soirée Steam Prolo 2 de la Société des Libellules en juin 2022, qui faisait la part belle aux costumes d’ouvrier.e.s, de voyous et autres personnages en bas de l’échelle sociale du Paris des années 1920, je me suis énormément documentée sur les Midinettes, les ouvrières du textile de l’époque. Cela m’a permis d’en savoir plus sur la vie typique d’une midinette, les problèmes qu’elle pouvait rencontrer au travail avec la cheffe d’atelier, les jalousies avec les vendeuses… J’ai cherché des documentaires, des podcasts, des définitions sur wikipédia, et même des articles d’époque sur Gallica.fr. Je suis donc allée à la soirée avec une flapper dress à sequins pas du tout histo, un chapeau cloche (un peu plus histo), une écharpe avec marqué dessus des revendications… quand on me faisait remarquer que ma robe était un peu cossue pour mon statut social, je répondais en prenant l’accent titi parisien d’alors, que j’avais chopé cette robe au nez et à la barbe de ma contremaîtresse, qu’elle était prévue pour une riche dame, et que je comptais bien utiliser cette robe pour me trouver un mari ce soir, et me sortir de l’atelier. Sans aller dans des recherches qui vous permettraient de passer une thèse, ce type d’interactions rend les soirées plus vivantes, grâce à ce qu’on appelle RP ou RolePlay (ce qui se rapproche du jeu de rôles, ou à la limite du théâtre). On n’est bien sûr pas obligés d’incarner son personnage : c’est un exercice qui est parfois délicat (moi-même je n’ai pas forcément été toujours à l’aise avec le fait de jouer ainsi, j’avais parfois simplement envie juste d’être en soirée, de rencontrer des gens et de boire un verre). On peut juste endosser un costume pour le plaisir de porter des habits différents, et les recherches faites auparavant serviront à alimenter votre conversation. On peut aussi broder autour d’un fait historique, et le détourner. Dire que le carnet relié de cuir que vous avez dans les mains vous a été légué par votre grand-oncle le Dr Watson, et qu’à chaque fois que vous en lisez quelques lignes le soir avant de dormir, des choses semblables se passent en ville… Vous avez donc peur que quelqu’un d’autre lise ce carnet, et ne fasse advenir d’horribles crimes : ce carnet ne vous quitte plus depuis que votre neveu y a inscrit des histoires de dragons, prenant le carnet comme brouillon pour une rédaction fantasque. L’Opéra a brûlé ce soir-là… Là, on se base juste sur le fait que le Dr Watson relatait les événements racontés dans les histoires de Sherlock Holmes par Arthur Conan Doyle, et que l’Opéra de Paris a réellement connu un terrible incendie. On s’amuse avec la réalité historique, on crée autre chose, on fait jouer son imagination. Le Steampunk est basé en partie sur le fait de s’amuser avec les lignes temporelles, avec le principe de l’uchronie. « Et si… ? » Et si cet article vous a été utile, je vous invite à me le dire dans l’espace commentaires. Je suis friande de témoignages sur vos premiers costumes, vos réussites, vos déboires… Idem si vous avez des questions, ou des remarques constructives, je suis là pour converser avec vous. D’autres articles viendront bientôt compléter ce blog. *Je reviendrai dans un futur billet sur les différences entre cosplay, costume, déguisement et autres façons de se vêtir. Oui, il y a beaucoup à dire.
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Mona LonguevilleForte de mes 10 années d'expériences dans le milieu Steampunk Francophone, je vous propose ici mes conseils et mon retour d'expérience de terrain. Archives
Avril 2023
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