Mona Longueville - Créatrice et Conseils en Steampunk
Vous avez peut-être comme projet de bonne résolution pour la nouvelle année qui vient de vider vos placards, afin de faire de la place, et de faciliter votre vie. Le rangement sera facilité au quotidien… Moins de vêtements différents égal moins de choix à faire donc plus de rapidité pour s’habiller le matin. Vous êtes remplis de bonnes intentions, certes. Mais par pitié, arrêtez-vous tout de suite.
Quand on est Vaporiste, on n’est jamais désemparé.e face à une armoire trop pleine. Ce qui apparaît à beaucoup comme une source de contraintes est en fait une mine de possibilités. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. Quand j’ai commencé le Steampunk en 2011, il n’y avait chez moi que des vêtements dits « classiques ». Je me souviens encore de cette délicieuse sensation de devoir vite se composer un costume, car on n’a littéralement rien à se mettre… Ayant appris la couture durant mes études, j’ai pu créer quelques accessoires, à la va-vite. Mon costume était plus néo-victorien que véritablement steampunk, mais qu’importe. J’avais de quoi me fondre dans la masse à un événement de l’association aujourd’hui disparue Machina Vapora. Sur ce costume de 2011, j'avais dans mon placard la ceinture élastiquée, les collants, les chaussures, et la robe - cette dernière est un peu particulière car c'était un prototype du bureau de style où je faisais un stage pour mes études de stylisme... Le vêtement n'a pas été produit, mais j'ai récupéré le prototype. Les autres éléments ont été chinés (l'ombrelle, les lunettes) ou cousus. Et en fait, en fouillant bien dans son armoire "classique", on découvre un accessoire ou deux, un foulard, un tee-shirt qui pourrait faire l’affaire… C’est un peu comme se retrouver devant des étagères de fringues, en étant invitée à une soirée sur un thème coloré, par exemple le violet, et se dire « Mais enfin, je n’ai rien de violet, et pourtant j’adore cette couleur ? Pourquoi est-ce que je n’ai rien de violet ? » En Steampunk, c’est pareil : on va redécouvrir une chemise, un pantalon noir ou marron, une paire de bretelles et voilà. Il y aura juste une gavroche ou un autre couvre-chef à acheter (selon le personnage que vous voulez incarner), pourquoi pas en brocante ou en boutique gothique, et le tour est joué. Je parlerai un autre jour de la porosité entre les mouvements gothique et steampunk. Photo : Intérieur de la boutique Diabolik, à Montréal Le Steam-Placard évolue avec les années, en plus. Autant au début il s’agit de voir ce qui, dans nos fringues classiques, pourrait permettre d’avoir un début de costume… quand on a plusieurs années de pratique du Steampunk derrière soi, on a une garde-robe remplie… de tout un tas de choses. Le jeu va être de composer, et de mixer entre les différents éléments de costume. Cette crinoline, par exemple, peut être la base pour un costume de Steam-Pirate. On a tendance à dire qu’un costume n’est jamais vraiment fini, dans le Steampunk. Un costume évolue, il se complète, mais il se transforme aussi. Un corset ne nous va plus vraiment ? Ce n’est pas grave : allié avec une autre crinoline, et avec une broche qui vient d’un autre costume, ça donnera une ambiance tout à fait différente. On compose, on agence différement, on réinvente. L’avantage de la mode Steampunk c’est qu’elle est très intemporelle. Ce n’est donc pas gênant de ressortir un chapeau ou un nerf de derrière les fagots : il reste « à la mode ». Cela incite à garder beaucoup de choses chez soi, au cas où. Cela rapproche en quelque sorte le Steampunk du style Maximaliste – en opposition au Minimalisme, qui vous incite à n’avoir que quelques objets chez soi (parfois pas plus d’une centaine). On pense diversité, accumulation, collection. Les principes de Marie Kondo, reine du Minimalisme, et le fameux « Less is More » sont oubliés. La frontière se fait au niveau des couleurs, des matières. Le Maximalisme adore les accords de couleurs criardes et le plastique, là où le Steampunk sera sur des matières nobles, dans des teintes principales de marrons, des dorés, des cuivrés… (d’autres couleurs sont utilisées par nos explorateurs et exploratrices les plus braves). Le Maximalisme n’hésitera pas à flirter avec la faute de goût, tandis que le Steampunk essaiera de rester dans une ambiance 1900 un peu classe (ce qui n’empêche pas des archétypes de voyous, de gourgandines, de savants fous, de chimistes dangereuses, ou encore d’aventurier.e.s…). L'époque Victorienne était proto-maximaliste, en quelque sorte. Entre les cabinets de curiosités, surchargés de bibelots divers, les murs recouverts de papiers peints de style William Morris ET de tableaux, et les meubles ouvragés (chez les personnes d'une certaine classe sociale, certes)... les intérieurs étaient surchargés. Construit entre 1893 et 1895, sur une partie des ruines du palais ducal des Bourbons, la maison Mantin à Moulins est conçue pour préserver et conserver la collection du maître des lieux, érudit, curieux et amateur d’art. Le Steam Placard a un dernier secret à vous dévoiler : les Vaporistes, comme les voyageurs et voyageuses du temps, ont l'habitude d'être entre plusieurs univers. Reconstitution historique ou jeux Grandeur Nature (GN) sont des passe-temps que nous sommes nombreux à pratiquer dans la communauté, ou du moins à avoir touché du doigt. Cela sous-entend d'autres équipements, d'autres habits. On peut très bien croiser dans la maison d'un.e Vaporiste un bouclier de l'Antiquité Romaine, à côté d'un cabinet de curiosités, lui-même à côté d'une tenue Rockabilly, ou d'une collection de consoles de jeux des années 80. On peut très bien piocher dans son placard des éléments de notre époque, mais rien ne nous empêche de mixer avec d'autres univers, d'autres époques. La seule limite, comme je vais le répéter souvent sur ce blog, c'est votre imagination. Faites en bon usage. Et ne triez pas trop vite votre armoire, vous pourriez avoir besoin de ce petit top rayé. Salutations vaporeuses, Et joyeuses fêtes, Mona Longueville
#steampunk #vocabulairesteampunk #steamplacard #costumesteampunk #blogsteampunk #steampunkstyle #fastfashion #bonnesrésolutions2023 #oupas Les ressources utilisées pour écrire cet article : C'est quoi le maximalisme ? Ken Fulk, maître du maximalisme Intérieurs bourgeois du XIXème siècle La pièce de dessin de la maison Standen, dans le Sussex. Je veux vivre là dedans. La Maison Mantin - Office de Tourisme de Moulins , capitale des Bourbons (moulins-tourisme.com) Merci Agnès pour la découverte de la maison Mantin, c'est juste parfait pour cet article
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
Mona LonguevilleForte de mes 10 années d'expériences dans le milieu Steampunk Francophone, je vous propose ici mes conseils et mon retour d'expérience de terrain. Archives
Avril 2023
Categories
Tous
|